mardi 9 décembre 2008

L'évolution de la musique électronique



La naissance de la musique électronique est difficile à déterminer car tout dépend de la définition que l’on lui donne. Avant de vous parler du label Ed Banger, qui est actuellement la référence en matière de musique électronique, nous allons rapidement faire un petit historique concernant l’évolution de ce genre musical.

L’idée de fabriquer des instruments électriques ou électroniques permettant de produire des sons différents de ceux déjà connus date du début du XXème siècle. Des instruments tels que l'electromusical piano, la harpe électrique, le singing arc, le telharmonium, l’ætherophone ou encore l’électrophon apparurent alors. Ces nouveaux instruments étaient composés d’un tube électronique ou tube à vide qui permettait la création de ces nouveaux sons, cependant leur développement fut freiné par leur taille le plus souvent très importante. De nombreuses personnes ont participé au développement de cette musique électronique (qui n’avait alors la même signification que celle qu’elle a aujourd’hui), c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est impossible de vous désigner une poignée de personnes qui ont permis à la musique électronique de devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
Cependant il existe quelques évènements non négligeables comme notamment celui de 1946 où Raymond Scott créa le premier studio de création de musique électronique au monde, qui fut baptisé Manhattan Research Inc. Ce studio fut principalement dédié à la composition de jingles publicitaires et de morceaux expérimentaux ainsi qu’à la mise au point de nouveaux instruments électroniques comme notamment le Clavivox qui est une sorte de thérémine commandé par clavier, ou encore le Bass line generator. Le thérémine est un instrument permettant de produire des sons sans être touché, seulement en faisant varier la distance des deux mains par rapport aux deux antennes de l’instrument.
Enfin en 1970 il mit au point l’un des tout premiers séquenceurs, appelé l'Electronium-Scott qui permettait de mémoriser des séquences. En 1950 les studios d’enregistrement et les radios commencèrent à s’intéresser vraiment à cette musique électronique qui sera bientôt appelée musique électroacoustique. C’est entre les années 50-60 que les synthétiseurs commenceront à être utilisés cependant leur emploi ainsi que celui des ordinateurs ne sera pas aussi important qu’on aurait pu le penser en raison de la difficulté de leur utilisation. A partir des années 70 les instruments évolueront grâce à l’arrivée du numérique. Cette avancée technologique permettra l’apparition des synthétiseurs et des sampleurs numériques. La musique électronique se popularisera largement aux Etats Unis où commenceront à apparaître des distinctions au sein de ce genre musical: la house, l’acid house, l’électro et la techno. Cependant, restons dans notre sujet et parlons d’un homme qui permit à cette musique d’avoir l’importance qu’elle a actuellement.

Ce grand producteur et compositeur français va devenir le maître de la musique électronique. En 1976 Jean Michel Jarre commence sa carrière de musicien. Il rencontre assez vite du succès grâce à « Oxygène », son premier album concept qui sera suivi de « Equinoxe » deux ans après. Là où Jean Michel Jarre se différencie des autres est lors de ces concerts : Ceux- ci sont de véritables spectacles, mêlant musique, jeux de lumière, lasers, projections géantes et effets pyrotechniques. L’artiste français parcourt le monde entier et organise des concerts dans des villes comme Pékin (Cité interdite), Moscou, Paris, Londres ou encore Shanghai. En 1986, il rassemble 1.3 millions de personnes à Houston, ce qui lui permet pour la énième fois de figurer dans le livre des records après y être entré, pour avoir été le premier à réaliser des concerts de ce genre ainsi que pour avoir produit l’album le plus cher au monde. En 1990 il battra ce record en réunissant 2.5 millions de personnes à Paris. Il fut aussi le premier occidental à jouer en Chine après la mort de Mao Zedong, ainsi que le premier artiste à être joué en apesanteur. Jean Michel Jarre régna pendant plus de 20 ans sur la musique électronique.

Cependant les années 90 marquent une rupture avec la décennie écoulée. La relève arrive principalement grâce aux Daft Punk. Ce duo composé de deux français sortent en 1997 leur premier album baptisé « Homework » dont le single « Around the World » sera diffusé dans le monde entier. Le groupe Air ainsi que Alex Gopher ou encore Etienne de Crecy feront eux aussi parti de la French Touch. Leurs titres feront le tour des clubs les plus branchés de la planète. Même si le prochain album des Daft Punk sera un énorme succès, les années suivant sa sortie sont nettement moins glorieuses pour notre French Touch qui semble avoir perdu l’inspiration qui la caractérisait. Le producteur des Daft Punk décide donc de créer son propre label pour relancer sa carrière.

Ed Banger Records est un label français de musique électronique dont le manager est Pedro Winter. Après avoir lancé le phénomène Daft Punk, il créa Ed Banger Records dont font parti M. Oizo, Uffie, SebastiAn, DJ Mehdi, M. Flash, Feadz ou encore le phénomène grandissant Justice. Plus précisément au sein du label Ed Banger, on retrouve une dizaine d’artistes, avec des influences variées mais tous animés par un formidable sens du spectacle et une volonté affirmée de faire bouger leur auditoire. La fraîcheur de leur son, qui n’est pas définissable en tant que tel tant les personnalités de chacun et les influences sont diverses. Même si ces différents artistes sont issus de milieux assez différents (Certains viennent du hip hop, d’autres affichent des influences plus pop ou rock, tout cela à la sauce électro), ils ont réussi à regrouper ces trois genres musicaux. D’après Dj Mehdi : « il y a eu un aplanissement général des barrières entre les musiques ». A l’heure actuelle, les musiques auxquelles ces nouveaux artistes font appel à des sonorités nouvelles, hybrides, des chimères musicales dont l’unique but est d’accroître le mélange de genres, et ainsi entraîner un échange systématique de nombreuses influences. Ce concept de mélange des genres est l’idée qui a permis la création de ce label. Ed Banger incarne donc un exemple de réussite dans le milieu de la musique. Pedro Winter est tout d’abord un artiste qui reste fidèle à ses platines, mais il est reste aussi très investis dans le management de son label, tout en gardant un pied dans la production. Car, finalement, Ed Banger c’est le label qui a permis de désacraliser la fête et la musique électronique. Elle lui a enlevé son côté snob. Et il ne faut pas se mentir, la musique électronique reste une musique du plaisir dans laquelle une grande connaissance musicale n’est pas requise. Ce concept de mélange des genres est l’idée qui a permis la création de ce label.

Interview de DJ Medhi :





Même si les ventes d’Ed Banger ne sont pas incroyables, le label bénéficie néanmoins d’une image très forte. Pedro Winter illustre le contrat à « 360 degrés », c’est une manière d’encercler l’artiste en gérant à la fois les droits de productions et d’édition, les tickets de concert, le merchandising (favoriser l'écoulement d'un produit dans le commerce), le copyright… Et ces contrats, tout le monde s’y met. Cependant ce grand monsieur représente plus qu’un patron : une marque, un logo et il incarne un idéal auprès des « kids ». Il est perçu comme un chef de bande, pas un chef à qui on obéit, mais plutôt un ami. Un ami dont Nike s’apprête à sortir un modèle de baskets à son nom. Le succès de la marque passe donc par le style de vie de son boss et une communication permanente avec les ados via Myspace. Ed Banger représente pour l’heure une poignée d’albums, trois compilations maison ainsi que deux maxis tous les six mois. Des sorties au compte-gouttes mais qui créent à chaque fois l’évènement et une politique privilégiant les carrières d’artistes. Pedro Winter s’évade parfois dans les sous-sols d’Ed Banger, il est alors Busy P., son premier album devrait sortir en 2009.



SOURCES :
http://www.contre-feux.com/culture/musique-electronique-le-renouveau-de-la-scene-francaise.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_%C3%83%C2%A9lectronique
http://blog.nicolasblies.fr/?p=63
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Michel_Jarre
http://musique.ados.fr/Jean-Michel-Jarre.html
http://sonhors.free.fr/panorama/sonhors10.htm




Denis ~ Florian.